
Chapitre 4 : La Bataille pour le Temps
Lorsqu'ils atteignirent la Citadelle des Neiges Eternelles, Maé, Ygor, et Arctotherius furent frappés par la majesté imposante de l'architecture glacée. Les tours de la citadelle semblaient caresser le ciel infiniment blanc, et chaque flocon scintillait comme une étoile au repos. Mais derrière cette beauté hypnotisante se cachait un danger imminent, et leur cœur battait au rythme d'une anticipation mêlée de crainte.
La Citadelle renfermait leur ultime épreuve : le dernier cristal temporel, essentiel à la restauration du flux du temps, était gardé par Groknar lui-même. Le sorcier, en quête de domination éternelle sur l'Arctique, n'avait pas l'intention de céder son précieux artefact sans combattre.
Alors qu'ils pénétraient dans la grande salle trônant au cœur de la citadelle, le silence fut brisé par le rire menaçant de Groknar. Flottant dans les airs, entouré d’une aura de ténèbres tourbillonnantes, il leur apparut, ses yeux brûlant d'une malveillance glacée. "Vous êtes plus persistants que je ne l’imaginais", déclara-t-il d'une voix vibrante d'un sombre charisme.
Maé sentit l’étreinte glaciale de la peur mais elle se redressa, regardant droit dans les yeux redoutables du sorcier. "Nous ne laisserons pas l'Arctique périr sous ton joug, Groknar," répliqua-t-elle avec une détermination que la certitude de son devoir incendiait.
Le sorcier éclata de rire à nouveau, invoquant des vents furieux qui semblaient naître des recoins les plus éloignés de son cœur noir. La réalité se dressa contre eux, les murs se distordant en illusions tumultueuses. Mais Maé, consciente de l'importance de son rôle, rassembla ses pouvoirs. Elle leva ses mains, libérant sa magie de givre pour éradiquer les impostures glacées.
Ygor, quant à lui, s'avança comme un bouclier vivant, chaque pas résonant avec un défi inébranlable sur le sol de la citadelle. "Nous sommes fort ensemble, sorcier. Maé n’est pas seule," rugit-il, sa voix résonnant comme le tonnerre au cœur d'une tempête de neige.
Arctotherius aussi se joignit au combat, utilisant sa sagesse ancienne pour instiller un courage puissant dans l'air. Il invoqua des images d'une époque où l'Arctique libre pulsait au rythme de la vie épanouie. Ces visions donnaient à Maé la force de ne jamais abandonner, et une tranquilité guerrière enveloppa son esprit.
Bientôt, le duel épique entama son crescendo. Maé sonda la vérité au-delà des illusions, son instinct la guidant à travers les méandres des distorsions imaginées par Groknar. Sa magie pure, comme un bouclier de lumière, s'opposait aux ténèbres envahissantes, forgeant une voie vers le cœur de la cité de glace.
Mais c'est l'unité et la bravoure qui renversèrent le cours du combat. Arctotherius, sentant qu'il était temps de jouer son rôle essentiel, se sacrifia héroïquement, absorbant une attaque dévastatrice destinée à Maé. "La paix de l'Arctique est un trésor trop beau pour être perdu," murmura-t-il en s'effondrant, un léger sourire ornant son visage.
Forcée de puiser dans des réserves insoupçonnées de sa magie de givre, Maé, inspirée par le sacrifice de son ami, parvint à capturer le dernier cristal. L'artefact, résonant avec sa détermination et son courage, brilla avec une intensité céleste.
Dans un moment suspendu dans le temps, elle réunit les trois cristaux. Leurs auras entrelacées formèrent un tourbillon de lumière qui brisa les ténèbres, repoussant Groknar, et restaura le monde. Une vague de chaleur lumineuse se répandit dans l'Arctique, dissolvant le sortilège et insufflant une vie renouvelée aux terres figées.
Avec le sorcier repoussé et leurs terres libérées, Maé comprit profondément que le véritable courage réside dans l'unité et le sacrifice. Bien qu'Arctotherius ne fût plus, son héritage perpétuerait en Maé, Ygor, et l'Arctique tout entier.
En s'éloignant de la Citadelle, alors que le soleil caressait les neiges rénovées, Maé éprouva un sentiment de triomphe mêlé de chagrin. Mais elle était désormais prête, non seulement à guider l'Arctique, mais à protéger son harmonie contre les périls futurs, peu importe leur nature. Sa quête n'était qu’un début, et le monde, en toute sa splendeur glacée, respirait à nouveau dans une paix tant attendue.