Dans les vastes et lumineuses salles du château, Zaïm, un jeune superhéros à la cape flamboyante, méditait sur ses rêves d’aventure. Au sommet d’une haute tour, il contemplait l’horizon, où les remparts étincelaient sous le soleil matinal. Malgré ses pouvoirs étonnants, Zaïm se sentait encore hésitant. Sa voix intérieure lui soufflait d’être prudent, de ne pas se précipiter. Pourtant, au fond de son cœur, brûlait un désir ardent de prouver sa valeur et de défendre les habitants de la contrée.
Depuis son plus jeune âge, Zaïm possédait une force surhumaine et la capacité de voler à la vitesse du vent. Mais timide et humble, il craignait souvent de décevoir ceux qui l’admiraient. Chaque matin, il s’entraînait discrètement dans la cour, soulevant des pierres énormes ou s’élevant au-dessus des créneaux. Les échos de son courage faisaient vibrer les murs de pierre, mais sa modestie lui interdisait d’en parler à quiconque.
Un jour, alors que les cloches du château résonnaient pour annoncer le lever du roi, un messager affolé surgit dans la salle du trône. Il portait une lettre tachée d’encre et de grime. Le roi, majestueux et bienveillant, la prit entre ses mains. Son visage, habituellement serein, se figea dans la stupeur. L’écusson royal, symbole de justice et de protection pour tout le royaume, avait disparu. Personne n’osait imaginer un acte aussi osé à l’intérieur des murs fortifiés.
Le roi se tourna vers ses conseillers, mais aucun ne trouva de réponse. Le vol de l’écusson semait la peur parmi les sujets. Sans ce signe distinctif, l’autorité royale perdait sa puissance symbolique. Des rumeurs circulaient : certains murmuraient qu’un sorcier sombre ou un ennemi étranger était à l’origine de ce méfait. Le silence et la tension s’étendirent à travers chaque pierre, jusqu’au plus humble des services du château.
Zaïm, caché derrière un pilier, sentit une chaleur lui envahir la poitrine. Il s’avança avec détermination. « Majesté, je vais retrouver l’écusson et le ramener. » Le roi, surpris par cette audace, scruta l’assemblée, puis posa son regard sur l’apprenti héros. Il décela en lui une lueur d’intrépidité. « Très bien, Zaïm. Montre-nous ce dont tu es capable. » Le cœur de Zaïm battit si fort qu’il crut l’entendre retentir comme un tambour de guerre.
Le roi confia à Zaïm une carte schématique du château et des abords alentour, ainsi qu’un médaillon magique censé capturer les sorts malveillants. Après un instant d’hésitation, Zaïm prit également une épée légère, façonnée dans un métal argenté, offerte par le forgeron royal. Il enfila son plastron, noua sa cape rouge, et quitta la grande porte, sous les applaudissements d’une foule inquiète mais pleine d’espoir.
La première étape de sa quête l’emmena dans la cour intérieure du château, jonchée de voitures et d’échafaudages, vestiges de travaux récents. Zaïm scruta attentivement le sol et repéra des empreintes boueuses menant vers une poterne dissimulée. Sans hésiter, il sauta par-dessus une charrette, atterrit en souplesse, et renifla l’air. Il perçut une pointe d’odeur épicée, typique d’un bandit qui se camoufle parmi la foule. Ses sens de superhéros s’aiguisèrent.
Derrière la poterne, un long couloir s’enfonçait dans les entrailles du château. Des toiles d’araignée pendaient, et l’obscurité régnait. Zaïm brandit son médaillon qui diffusait une faible lueur verte. À chaque pas, son cœur battait plus fort, mais sa détermination ne fléchit pas. Il progressa prudemment, contournant un bassin d’eau stagnante où nageaient des créatures silencieuses. Il devait être sur ses gardes.
Au bout du couloir, il découvrit une vieille porte en chêne cerclée de fer. Des bruits de discussion étouffée provenaient de l’autre côté. Zaïm posa l’oreille contre le bois. Il distingua deux voix rauques : c’étaient celles des acolytes du bandit, échangeant des plaisanteries sinistres sur le sort réservé au roi s’ils ne ramenaient pas rapidement l’écusson. Sa gorge se serra. Il écarta la porte d’un coup sec et se tint prêt à agir.
Deux gardes musclés se retournèrent, hébétés, devant la silhouette imposante de Zaïm. « Qui va là ? » grogna l’un d’eux. « Un messager du roi ! » s’exclama Zaïm, usant de sa voix la plus assurée. Les bandits baissèrent légèrement la garde. Mais Zaïm profita de l’effet de surprise pour dégainer son épée et balancer un coup rapide, désarmant le premier. Le deuxième se précipita sur lui, mais Zaïm utilisa ses pouvoirs : il souleva un tas de vieux tonneaux et le propulsa contre le mur. Les gardes s’écroulèrent, inconscients.
À l’intérieur de la pièce, les coffres et les parchemins étaient éparpillés. Aucune trace de l’écusson. Zaïm fit le tour, scrutant chaque recoin. Soudain, un filet de lumière filtra sous une trappe au sol. Il l’ouvrit et découvrit un escalier de pierre, descendant vers le sous-sol. Une bouffée d’air frais s’échappa alors, mêlée à une forte odeur de champignon. Sans perdre de temps, il se glissa dans l’escalier.
Dans les galeries souterraines, l’atmosphère était oppressante. Des gouttes d’eau tombaient du plafond, résonnant comme un écho inquiétant. Les murs étaient tapissés de mousse verte et grise. Zaïm marcha prudemment jusqu’à un croisement. Sur une paroi, un symbole dessiné à la craie indiquait le chemin vers les anciennes cryptes oubliées du château. Un frisson parcourut son échine. Ces lieux étaient réputés hantés depuis des siècles.
Pourtant, il ne recula pas. Il avança en direction du symbole, suivant les runes gravées dans la pierre. Bientôt, il atteignit une vaste salle voûtée, éclairée par des torches aux flammes bleuâtres. Au centre, une statue gigantesque représentait un ancien roi brandissant un sceptre. À ses pieds, un présentoir vide avec l’emblème royal gravé dans le marbre. L’écusson n’y était plus.
« Qui ose pénétrer ici ? » tonna une voix grave. Des gerbes de poussière s’élevèrent tandis qu’un homme encagoulé, armé d’une épée courbe, fit son apparition. C’était le bandit légendaire, connu sous le sobriquet de Longue-Hache. Son regard perçant scintillait de malice. Zaïm comprit que c’était lui qui avait volé l’écusson. Le bandit jeta un rire moqueur, pressa un levier secret, et des grilles métalliques se fermèrent, les enfermant.
Zaïm sentit l’adrénaline monter. « Pourquoi es-tu venu ici, voleur de bas étage ? » cracha Longue-Hache. Zaïm répondit d’une voix ferme : « Je suis Zaïm, fidèle au roi. Rends-moi l’écusson sacré, et épargne tes sbires. » Le bandit ricana : « Tu n’as aucune chance, petit héros. Ces lieux m’appartiennent. » Il claqua des doigts et trois de ses hommes surgirent de l’ombre.
Le combat s’engagea. Zaïm esquiva les lames, dévia les coups avec son bouclier improvisé, et renvoya plusieurs bandits contre les murs. Longue-Hache restait en retrait, observant chaque mouvement, prêt à trancher quand l’occasion se présenterait. Zaïm concentra son énergie, cherchant l’instant propice pour utiliser sa plus puissante attaque électrique.
L’écho des épées claquant emplissait la salle. Les torches vacillaient, projetant des ombres dansantes. Un bandit tenta d’atteindre Zaïm par derrière, mais une puissante bourrasque l’envoya valser contre la statue ancienne. Profitant de la distraction, Zaïm libéra son pouvoir : un éclair bleu jaillit de sa main, désintégrant l’épée d’un adversaire. Les deux autres capitulèrent, effrayés.
Longue-Hache, furieux, dévoila un petit sac de cuir contenant l’écusson royal. « Tu ne prendras pas ça ! » s’exclama-t-il en s’élançant vers Zaïm. Les deux ennemis se regardèrent, pleins de détermination. L’un brandissait l’emblème du royaume, l’autre la force de la justice.
Le superhéros, puisant dans son courage, bondit, attrapa l’écusson et utilisa sa vitesse pour échapper à l’attaque du bandit. En un clin d’œil, il se propulsa vers l’échelle en fer fixée au mur, gravit les barreaux et sortit de la crypte, haletant.
Dans le silence des souterrains, Zaïm reprit son souffle. Il savait que Longue-Hache les poursuivrait. Il enfouit l’écusson sous sa cape, serra sa prise, puis se dirigea vers une ancienne chute d’eau qui débouchait à l’extérieur. Grâce à son vol, il put survoler les galeries humides et atteindre le monde ouvert.
À l’air libre, le ciel crépusculaire offrait une teinte orangée. La course contre la montre commençait. Zaïm utilisa ses ailes énergétiques pour s’envoler au-dessus des bois avoisinants, avec l’écusson contre son cœur. Derrière lui, Longue-Hache apparaissait sur une falaise, furieux mais impuissant.
Quelques instants plus tard, Zaïm traversait la cour du château par la grande herse ouverte pour son retour triomphal. Les gardes s’écartèrent, ébahis de le voir, écusson brillant à la lumière des lanternes. Le roi, debout au sommet de l’escalier, le salua d’un geste officieux.
Zaïm s’agenouilla devant lui et présenta l’emblème retrouvé. Le silence se fit : toute l’assemblée retenait son souffle. Puis, le roi s’avança, posa la main sur l’épaule du jeune héros et déclara d’une voix vibrante : « Zaïm, grâce à ton courage et à ta loyauté, la paix et la fierté de notre royaume sont restaurées. Je te décerne le titre de Chevalier-Écusson, protecteur officiel du trône. »
Les applaudissements éclatèrent dans la cour. Les tambours résonnèrent, et des pétales de rose furent lancés. Zaïm, ému, sentit la chaleur de la reconnaissance l’envahir. Il leva l’écusson qu’il portait désormais sur son plastron, reflet de ses exploits.
Cette victoire marqua le début d’une nouvelle ère. Zaïm avait trouvé en lui la confiance nécessaire pour embrasser pleinement son rôle de défenseur. Les habitants du royaume savaient qu’ils pouvaient compter sur ce jeune superhéros généreux, intrépide et juste. Et tandis que les étoiles s’allumaient dans le ciel, la légende de Chevalier-Écusson venait tout juste de commencer.