Au cœur d’une forêt mystérieuse, au pied d’arbres centenaires aux troncs noueux et aux racines entrelacées, vivait une princesse au nom chantant : Prințesa din pădure. Elle n’était pas une princesse comme les autres, parée de robes précieuses ou escortée de gardes. Sa couronne, faite de fleurs sauvages et de baies étincelantes, témoignait de son amour pour la nature. D’une curiosité sans bornes, elle aimait explorer chaque recoin des bois qui l’entouraient. Pourtant, au-delà des clairières familières, se dressait un labyrinthe ancien, fait de haies taillées en spirales et de murs de lierre changeant.
Depuis sa plus tendre enfance, Prințesa din pădure entendait la légende de ce Labyrinthe Ensorcelé : quiconque y pénétrait perdait le chemin du retour, à moins de découvrir le trésor scintillant caché en son centre. Mais on disait aussi qu’un yéti colossal, aux longs poils blancs et au regard triste, funestement installé aux portes, en gardait l’entrée et la sortie.
Un matin lumineux, la princesse se sentit prête à relever le défi. Ses yeux grands ouverts brillaient d’audace et d’imagination. Elle enfila une cape couleur mousse, bourrée de provisions : pain de bruyère, fromage de lait de chèvre, gourde d’eau claire du ruisseau. Au moment où elle s’apprêtait à partir, une fenêtre de fleur s’ouvrit doucement. Une petite fée espiègle se posa sur le rebord.
« Bonjour, Prințesa !» s’exclama-t-elle en tournoyant. Ses ailes irisées projetaient des reflets multicolores sur la paroi de bois. « Je m’appelle Fleur. J’ai survolé le labyrinthe toute la nuit. Les haies y murmurent des secrets et elles aiment mal ceux qui s’y perdent. Je veux t’aider ! »
Émue par cette proposition, Prințesa tendit la main. « Merci, Fleur. Ta lumière me rassurera. Ensemble, peut-être trouverons-nous le trésor? » La fée éclata d’un rire cristallin, puis entraîna la princesse vers l’entrée du labyrinthe.
Dès qu’elles franchirent l’arc végétal, un frisson magique parcourut l’air. Les murs de lierre se resserrèrent, et une allée se déploya sous leurs pas. Au sol, des pierres lisses formaient des signes étranges, semblables à des runes anciennes. Fleur posa sa main sur une pierre cerclée de mousse. « Ces runes tracent la bonne route, mais elles changent de place ! Il faudra être attentives. »
Avançant d’un pas léger, elles débouchèrent dans une galerie où le chant des oiseaux résonnait, bien qu’aucun oiseau n’apparût. Soudain, la haie à leur gauche se mit à onduler comme une vague. Des roses phosphorescentes émergèrent, puis se retirèrent. « Un simple leurre ! » susurra Fleur. « Ne te laisse pas distraire, Prințesa. Observe seulement les runes claires. »
Reprenant leur marche, elles arrivèrent devant un portail formé de branches d’if nouées à un rocher mou. Entre les branches, une énigme était inscrite sur l’écorce : "Plus je grandis, plus je m’éloigne; qui suis-je ?" Prințesa plissa les sourcils puis répondit avec assurance : "L’horizon". Les branches se détendirent, le rocher se mit à rouler de côté, et le passage s’ouvrit.
Une vaste clairière circulaire apparut, baignée d’une lueur douce. Au centre, posé sur un piédestal de pierres blondes, reposait un coffre sculpté de motifs d’arbre. Un trésor ! Prințesa sentit son cœur bondir, mais au même instant, un rugissement sourd résonna dans toute la clairière.
Au-delà des hautes haies, un immense yéti apparut, ses yeux noirs emplis d’inquiétude. Il avançait lentement, chaque pas faisant trembler le sol. Prințesa sentit la peur l’étreindre, mais elle se rappela son courage. Fleur, posée sur son épaule, chuchota : « Ne fuis pas. Il n’est pas méchant, seulement seul. »
Le yéti s’arrêta à quelques pas. « Qui ose pénétrer mon labyrinthe ? » gronda-t-il d’une voix grave. La princesse, le regard franc, répondit calmement : « C’est moi, Prințesa din pădure. Je cherche le trésor caché. Pourquoi gardes-tu ce lieu ? » Le yéti baissa la tête, ses épais sourcils froncés. « Je garde ce labyrinthe parce qu’autrefois, on m’a rejeté. Je ne veux pas qu’on m’oublie. »
Émue par sa tristesse, Prințesa s’agenouilla. « Je te comprends. Moi aussi, parfois je me sens seule quand j’explore la forêt. Mais nous pourrions être amis. En échange de ton aide, je partagerai le trésor avec toi. » Le yéti hésita, ses longs doigts balançant une touffe de fourrure. Puis il hocha la tête, laissant apparaître un fin sourire.
Ensemble, ils soulevèrent le lourd couvercle du coffre. À l’intérieur, scintillait une couronne faite de larmes de rosée figées en cristal et de rubis en forme de glands. La légende disait qu’elle apportait paix et lumière à la forêt et à ses habitants. Prințesa la déposa sur ses boucles brunes ; instantanément, un rayon de lumière pure s’échappa du cristal.
Le labyrinthe trembla, les haies se fendirent, et un sentier doré se dessina vers la sortie. Le yéti, désormais apaisé, les escorta jusqu’à l’arc végétal par lequel elles étaient entrées. « Merci, Prințesa », souffla-t-il. « Tu m’as rendu la joie. »
La princesse, Fleur et leur nouvel ami quittèrent le labyrinthe. Dans la lumière du crépuscule, la forêt semblait éveillée d’un doux sommeil. De retour au château de mousse, Prințesa présenta la couronne scintillante à son peuple d’animaux et de fées réunis.
Il y eut une grande fête sous les étoiles. Les lucioles dansaient, les écureuils jouaient de petits tambours, et Fleur offrit à tous un pétale luminescent à porter en collier. Le yéti, apprécié de tous, devint le gardien bienveillant de la forêt.
Ainsi, grâce à son courage, à son empathie et à l’aide de Fleur, Prințesa din pădure non seulement découvrit le trésor, mais tissa un lien d’amitié indestructible. Et chaque matin, lorsque la rosée perle sur les feuilles, on raconte encore cette aventure merveilleuse, où le plus beau trésor n’est pas seulement un bijou, mais la magie de l’amitié partagée.