Histoires pour enfants

Le Mystère du Château Hanté

Histoires pour enfants

Hadley et Giovanni, deux jeunes détectives, partent élucider un étrange fantôme qui hante le château d’Églantine. Aidés d’une souris curieuse et d’un cristal magique, ils découvriront un trésor ancien et libéreront l’esprit tourmenté de la comtesse. Une aventure pleine de mystère et de courage.
Le Mystère du Château Hanté

Hadley et Giovanni étaient connus dans tout le duché pour leur incroyable flair de détectives. Hadley, la plus jeune, était timide mais d’une curiosité sans limite. Son carnet de notes ne la quittait jamais, et elle portait toujours une loupe accrochée à sa ceinture. Giovanni, quant à lui, faisait preuve d’un charisme et d’une audace sans pareil : il entrait dans une pièce sombre sans hésiter, un sourire confiant aux lèvres. Ensemble, ils formaient un duo imbattable.

Un soir d’automne, une lettre au sceau ancien leur parvint de la part de la comtesse du château d’Églantine. Cette noble dame redoutait la présence d’un fantôme qui hantait désormais les murs de sa demeure. Plusieurs serviteurs avaient entendu des gémissements dans la bibliothèque, d’autres avaient vu une ombre filant dans les couloirs déserts. Inquiets, ils avaient prié Hadley et Giovanni d’élucider ce mystère.

Le lendemain matin, nos deux détectives arrivèrent en calèche devant les hauts remparts de pierre gris perle du château d’Églantine. Les tours s’élevaient vers le ciel comme des géants de pierre. La porte massive, ornée de ferrures ciselées, s’ouvrit à leur approche, et la comtesse, vêtue d’un manteau de velours pourpre, les accueillit avec grâce.

«Bienvenue, chers amis, dit-elle d’une voix mélodieuse. Je vous en prie, entrez sans crainte. Mais soyez vigilants : la peur règne ici.»

Elle les conduisit jusqu’à la bibliothèque, vaste salle tapissée d’étagères en chêne. Les rayons croulaient sous des livres anciens. Au centre, un pupitre de lecture révélait encore les restes d’une bougie éteinte. Hadley s’empressa de noter chaque détail. Giovanni observait les ombres projetées par les candélabres.

Soudain, un petit bruit attira leur attention. Une minuscule souris grise, aux grands yeux brillants, jaillit d’une fente dans le parquet. Elle bondit en silence, tournoya et s’immobilisa devant eux, comme si elle voulait leur parler.

«Une souris ! murmura Hadley. Quel étrange indice…»

Mais la petite créature n’était pas ordinaire. À mesure qu’elle s’approchait, un fin ruban doré scintilla à son cou. Giovanni s’agenouilla pour mieux la voir.

«Regarde, Hadley : elle porte un pendentif ! Peut-être une clé minuscule…»

La souris leva une petite patte et fit signe qu’elle les conduirait. Intrigués, les deux enquêteurs suivirent l’animal dans un dédale de corridors. Les murs étaient tapissés de tapisseries où figuraient des scènes de chasse et de batailles anciennes.

Peu à peu, le couloir se fit plus étroit et plus sombre. Un frisson parcourut Hadley lorsque l’on aperçut, au fond, l’ouverture d’un passage secret. Giovanni poussa une plaque de pierre : un déclic retentit. La porte s’ouvrit sur un escalier en colimaçon menant au sous-sol.

La cave exhalait une odeur de terre humide et de poudre ancienne. Des bouteilles brisées jonchaient le sol, et des toiles d’araignée pendaient aux poutres. Pourtant, au fond de la pièce, un cristal accroché à un montage de fer captait la lueur de leurs lampes et la renvoyait en une traînée douce. La souris courut vers ce cristal, s’arrêta, puis, dans un cri aigu presque humain, désigna un vieux coffre de bois vermoulu.

Hadley s’approcha avec précaution. Sur le couvercle, un cadenas portait un dessin gravé : deux clés croisées et une étoile à cinq branches. Giovanni sortit son outil de crochetage et, en expert, fit tourner les goupilles jusqu’au « clic » satisfaisant.

Mais au moment où le couvercle s’ouvrit, un souffle glacial envahit la cave. Une silhouette diaphane se matérialisa, flottant quelques centimètres au-dessus du sol. Ses vêtements semblaient flotter dans un courant inexistant. Ses yeux, vides et sombres, étaient braqués sur les intrus.

«Qui ose troubler mon sommeil ?! grommela une voix éthérée.

— Ne nous faites pas peur, répondit Giovanni d’un ton assuré. Nous sommes ici pour aider la comtesse.
— Vous cherchez un trésor, n’est-ce pas ? cracha le fantôme.

Hadley sentit son cœur battre la chamade. La peur lui nouait la gorge, mais elle serra la main de Giovanni pour se donner du courage.

«C’est exact, dit-elle d’une voix claire. Mais nous ne voulons pas rançonner le château. Nous cherchons à comprendre pourquoi vous hantez ces lieux.

— Vous ne méritez pas de savoir ! fit le spectre en bouillonnant. Retournez d’où vous venez ou vivez dans l’effroi !»

À ce moment précis, la petite souris bondit entre les jambes du fantôme. Étonnamment, celui-ci recula, comme si la créature minuscule le brûlait. Un cri de rage et de surprise s’échappa de la forme translucide.

Giovanni, habile, dégaîna alors son carnet et lisait à mi-voix l’inscription gravée sur le cristal : « Lumineux complice, révèlera le lien cassé ». Dans un élan, il plaqua le cristal devant l’éclat spectral.

Le fantôme poussa un hurlement discordant tandis que la lumière du cristal se diffusait en rayons colorés. Lentement, la silhouette se coupa en deux, et l’on distingua, derrière le voile spectral, la silhouette d’une jeune femme vêtue de soie bleue, le regard triste.

La lumière toucha la comtesse, qui accourut en entendant le vacarme. À la vue de la dame de cristal, elle s’écria : «Maman ?!» Les traits de la forme se cristallisèrent : c’était la comtesse elle-même, disparue depuis des décennies dans un accident mystérieux.

«C’était moi, dit la comtesse-mère. J’ai tenté de protéger le trésor familial d’un courtisan avide. Mais je fus prise dans un éboulement et mon esprit est resté prisonnier du château.

— Vous êtes enfin libérée, madame, dit Hadley, émue. Grâce à la souris et à ce cristal, vous pouvez rejoindre la lumière.

La comtesse-mère sourit avec reconnaissance. Elle tourna doucement son visage spectral vers sa fille.

«Ma chère, murmura-t-elle. Pardonne-moi de n’avoir pu veiller sur toi. Mais maintenant, je peux partir en paix.»

Et sur un dernier sourire, elle s’éleva dans un faisceau de lumière, disparaissant à jamais.

Dans la cave résonna un silence empli de solennité. Giovanni ferma le coffre qui contenait les bijoux et les documents anciens, précieux trésors de la famille. La petite souris sauta sur l’épaule d’Hadley, comme pour la féliciter.

Ils remontèrent dans la bibliothèque, où la comtesse versa quelques larmes de gratitude. Elle remit à chacun une part du trésor : une petite pierre précieuse qui brillait d’un éclat apaisant.

«Je vous serai éternellement reconnaissante, dit-elle. Grâce à vous, mon esprit repose désormais en paix et le château retrouve son calme.

— Nous n’avons fait que notre devoir, répondit calmement Giovanni, un sourire fier aux lèvres.

— Et quel devoir fut un honneur ! ajouta Hadley, caressant la souris sur son épaule.

Avant de repartir, Hadley nota dans son carnet : «Mission accomplie. Quête : résoudre le mystère du manoir d’Églantine. Découverte : un trésor matériel et la paix retrouvée pour un esprit tourmenté. Le véritable trésor est l’amitié et la confiance.»

Sur le chemin du retour, au clair de lune, les détectives chantonnaient en chœur. La petite souris, perchée dans la poche de Hadley, somnolait paisiblement.

Ainsi se conclut leur plus étrange affaire : un mystère de château hanté enfin élucidé, un trésor dévoilé et un fantôme délivré. Et tous deux repartirent vers de nouvelles aventures, le cœur léger et la promesse de rester, toujours, « des détectives d’exception ».



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