
Chapitre 2 : Arrivée sur Échos
Alors que le vaisseau de Kenzo traversait l'atmosphère dense de la planète Échos, un concert involontaire s'épanouissait autour d'eux. Les parois du vaisseau vibraient sous l'effet des échos musicaux qui semblaient se répondre entre les reliefs de la planète.
Oxo, avec une pointe de sarcasme, s'étonna : "Qui aurait cru que l'ascenseur galactique de cette planète jouerait notre tube favori ?"
Kenzo, les mains fermes sur les commandes, observait attentivement les aiguilles qui dansaient frénétiquement dans leurs cadrans. "Musique ou pas, il va falloir trouver un endroit où se poser et décoder ce mystère sonore."
Finalement, ils se posèrent avec douceur - ou du moins aussi doucement qu'un atterrissage forcé le permettait - sur ce qui avait autrefois entretenu l'activité humaine. À peine avaient-ils quitté le vaisseau que Max, leur chien au flair indéfectible, capta un parfum intrigant. Son museau oscillait dans l'air, capturant des indices invisibles.
"Qu'est-ce qui te taraude, Max ?" demanda Kenzo, intéressé par l'invisible fil narratif qui se tissait.
Max s'élança avec fougue, entraînant Kenzo et Oxo à sa suite à travers la végétation luxuriante qui s'était immiscée dans la technologie endormie.
Ils émergèrent devant les vestiges de la colonie d'Échos : une cité fantôme aux structures imposantes mais étrangement silencieuses. Les bâtiments, envahis par des plantes lumineuses, chuchotaient au gré du vent une chanson presque marquée par la mélancolie des lieux abandonnés. Les anciens écrans holographiques, suspendus dans l'air comme des fantômes de pixels, projetaient parfois des rafales de lumière mourante.
Oxo ajusta ses capteurs, une lumière violette émanant de ses appareils. "Curieux, ces traces énergétiques coïncident avec les résonances acoustiques de l'environnement... presque comme une partition céleste."
Alors que Kenzo et Oxo échangeaient des analyses, Max continuait son exploration guidé par un instinct canin peu commun. Il les conduisit dans une grande place circulaire où un étrange dispositif en lévitation commençait à s'activer à leur passage.
"Soyez prêts !" alerta Kenzo. "On dirait que la prophétie musicale du voyant avait un fondement."
Le dispositif crachota avant de projeter des hologrammes anciens flottant autour d'eux, des scènes et des murmures épars émergeant dans une confusion désorganisée. Des figures humaines en tenue de l'époque interagissaient, tout en répétant une série de messages cryptiques.
Max jappa vers l'un des hologrammes. Une silhouette aux gestes théâtraux semblait leur adresser un discours : "Les étoiles s'accordent pour ceux qui entendent les sons du passé. Classez, assemblez, répondez au silence."
Kenzo, absorbé par la scène irréelle, hardit un vide dans sa compréhension. "Oxo, qu'est-ce qu'ils essaient de dire ?"
"Peut-être devrions-nous extraire un sens dans ce désordre illogique," proposa Oxo. "Comme on bâtirait une symphonie à partir de notes folles."
Aidé par Oxo qui enregistrait et organisait les séquences holographiques, Kenzo s'efforça d'assembler les motifs fragmentés en un récit cohérent. Chaque séquence devint une note, et chaque mot un indice.
Plus loin, Max aboya en direction d'un chemin obstrué par les débris. Des symboles étranges, brillants comme des astres fluviaux, tapissaient les parois. Des chants fugaces résonnaient alentour, les entourant d'une aura presque mystique.
Le refrain cryptique des messages résonnait désormais dans la tête de Kenzo : "Les chants résonnant des choses passées vous guideront, chantez la vérité de l'obscurité retrouvée."
Kenzo exhala, absorbé dans la résonance harmonique des énigmes. "Au bout des fils sonores, je sens qu'une clé ouvrira la suivante."
Et ainsi, en poussant bravement la limite de leurs cœurs et esprits vers l'inconnu sonore, l'équipe se jura de déchiffrer ces notes imprévues. Leurs espoirs, portés par la musique des temps oubliés, illuminèrent sa quête dissonante avec une nouvelle ténacité — prêts à découvrir ce qui s'était mué en l'oubli de la colonie d'Échos.