Dans un petit village doux et tranquille vivait un garçon nommé Edzio le cowboy. Chaque matin, il mettait son chapeau brun et ajustait le foulard rouge autour de son cou. Il gardait toujours une petite corde roulée à sa ceinture. Les maisons de bois, peintes de teintes vives, s’alignaient autour de la place. Les enfants jouaient près du puits pendant qu’un chat curieux grimpait sur les toits ensoleillés. L’odeur de la tarte aux pommes venait de la boulangerie voisine et faisait saliver Edzio. Le forgeron frappait doucement le métal brillant, fabriquant des fers pour le cheval d’Edzio.
Le meilleur ami d’Edzio s’appelait Cheval. C’était un animal au pelage blanc comme la neige et aux sabots solides. Cheval aimait trotter librement dans les prés et hennir joyeusement. Chaque soir, Edzio lui racontait ses rêves d’aventure. Ils dormaient côte à côte dans la grange. La lune éclairait leur repos et veillait sur leurs souvenirs de la journée. Cheval secouait sa crinière soyeuse et soufflait doucement, comme pour dire qu’il aimait son jeune ami.
Près du village se trouvait la forge du forgeron. C’était un homme fort et bienveillant. Il s’appelait Maël. Maël portait un tablier noir de cuir. Chaque jour, il martelait le fer rougeoyant et créait des outils solides ou des fers à chevaux. Il saluait toujours Edzio avec un clin d’œil. Il offrait parfois un croissant chaud et un verre de lait frais pour le remercier de son aide. Maël aimait raconter des histoires de montagnes lointaines et de trésors cachés.
Un matin, la tranquillité du village fut brisée par un cri lointain. Cheval hennit avec force. Edzio se précipita à la grange et vit que son ami avait disparu. Des traces de pas creusées dans la boue menaient vers la forêt proche. Paniqué, il courut prévenir Maël. Le forgeron fronça les sourcils. Il posa alors la main sur l’épaule d’Edzio et dit calmement : 'Nous partirons ensemble, mon garçon, pour retrouver Cheval.'
Maël donna à Edzio un lasso solide et une selle légère. 'Tiens, ce lasso est forgé spécialement pour toi', expliqua-t-il. Edzio sentit son cœur battre plus fort. Il glissa la corde autour de sa taille et fixa la selle sur son destrier favori. Même sans cheval, il était prêt. Maël lui tendit aussi un fer à cheval étincelant. 'Si tu rencontres des pierres coupantes, cloue ce fer pour avancer.' Edzio hocha la tête, plein de courage.
Ils suivirent les empreintes dans la boue. Le chemin était doux et sinueux. Les arbres formaient une fraîcheur verte. Edzio tenait le lasso prêt, Maël tendait l’oreille. Parfois, on entendait un râle lointain. Ils s’arrêtèrent près d’un rocher où des plumes brillaient au soleil. Ce n’était pas un oiseau. Edzio respira un grand coup et avança. Maël le suivit, rassurant de sa présence solide.
Soudain, un souffle chaud fit trembler les feuilles. Un dragon apparut. Ses écailles scintillaient entre les rayons filtrés. Il avait de grands yeux qui semblaient tristes plutôt que menaçants. Cheval était là, attaché à une branche basse. Il hennissait doucement, effrayé. Edzio sentit la peur lui nouer la gorge. Maël murmura : 'Reste calme, explique tes intentions, sois gentil.'
Edzio avança à petits pas, mains ouvertes. Il dit d’une voix douce : 'Monsieur le dragon, je suis Edzio. Mon ami Cheval est mon trésor le plus cher. Je ne veux pas vous faire de mal. Pouvez-vous le laisser partir s’il vous plaît ?' Le dragon cligna des paupières et pencha la tête. Un petit nuage de fumée s’échappa de ses narines. Son regard était penaud.
Le dragon raconta alors sa solitude. Il était seul depuis longtemps. Les humains avaient peur de lui et le fuyaient. Il avait agi sans réfléchir, pensant que ramener un cheval lui apporterait un ami. Edzio comprit qu’il n’était pas méchant. Il dit : 'Je veux être votre ami. Cheval a aussi besoin d’un ami dragon.' Le dragon sourit timidement. Il coupa la corde d’un coup de griffe douce.
Cheval et Edzio se retrouvèrent en un instant. Le cheval secoua la tête et frotta son museau contre la main d’Edzio. Le dragon baissa la tête pour saluer doucement. Maël sourit et dit : 'Vous êtes tous les trois libres et amis désormais.' Edzio prit le fer offert par Maël et l’attacha au sabot du dragon. Le fer brilla comme un bijou. Le dragon le porta fièrement.
Ensemble, ils retournèrent vers le village. Les arbres semblèrent saluer leur passage. Cheval trottait joyeux, le dragon voletait légèrement au-dessus. À leur arrivée, les villageois sortirent de leurs maisons, stupéfaits. Les enfants applaudissaient. Maël expliqua : 'Le dragon est un ami ! Il voulait seulement de la compagnie.' Les villageois découvrirent alors un cœur rempli de gentillesse sous les écailles.
Pour remercier Edzio, le forgeron offrit un coffre rempli de pièces d’or et de rubans colorés. Le dragon reçut un collier de fleurs et promit de protéger le village. Cheval eut une selle neuve et des clochettes tintinnabulantes. Edzio sentit la fierté l’envahir. Il avait sauvé son ami et gagné un nouveau compagnon. Dans le ciel, le dragon fit un cercle joyeux avant de s’éloigner vers les nuages.
Depuis ce jour, chacun sait qu’un cœur brave et ouvert peut transformer la peur en amitié. Edzio le cowboy veilla sur ses amis, partageant chaque aube avec un sourire. Et dans le village, on raconte encore l’histoire du garçon, du cheval et du dragon joueur, unis par la plus belle des aventures. Leur amitié scintille dans le ciel!