Il était une fois, dans une vaste prairie aux herbes douces, une petite fille nommée Cassie. Cassie avait quatre ans. Elle portait un chapeau pointu violet. C’était une apprentie sorcière. Elle était timide mais courageuse.
Chaque matin, Cassie se levait au chant des oiseaux. Elle aimait sentir la brise légère. La prairie était son terrain de jeu. Des fleurs jaunes dansaient autour d’elle. Le soleil jouait avec les nuages. Cassie souriait.
Un jour, elle rencontra un elfe malicieux. Il était petit, tout vert et souriait sans cesse. L’elfe aimait jouer des tours gentils. Il fit apparaître des bulles d’eau dansantes. Cassie applaudit. L’elfe dit : « Je m’appelle Pipo. Je vais t’aider. »
Pipo et Cassie jouèrent à cache-cache parmi les coquelicots. Puis l’elfe raconta une nouvelle inquiétante. « La grande fleur arc-en-ciel de la prairie est malade », expliqua-t-il. « Ses pétales perdent leurs couleurs. »
Cassie fronça les sourcils : « Oh non ! Que pouvons-nous faire ? »
« Il faut la ranimer avec de la magie douce, dit Pipo. Mais gare à la sorcière Ombrelune ! »
Cassie tressaillit. Elle connaissait la sorcière Ombrelune. Elle vivait loin, dans un bois sombre. Ombrelune détestait la joie. Elle voulait voler les couleurs de la prairie pour ses potions.
Les deux amis partirent vers le centre de la prairie. Cassie tenait son balai rose. Pipo sautillait sur son épaule. Ils approchèrent de la fleur géante. Elle ploie sous un ciel pâle.
Cassie posa une main sur un pétale fané. Elle chercha dans sa trousse magique. Elle trouva une poudre scintillante bleue. « C’est de la poussière de lune douce », murmura-t-elle.
Soudain, un rire glacé retentit : « Ha ! Vous croyez pouvoir la sauver ? »
La sorcière Ombrelune apparut, flottant sur un nuage sombre. Elle portait un manteau noir et un chapeau tordu.
Cassie eut peur. Son cœur tambourinait. Elle jeta la poudre de lune. Une lumière tendre enveloppa la fleur.
Ombrelune leva sa baguette sombre. Elle lança un sort mauvais. Le vent souffla, les herbes se courbèrent.
Pipo s’interposa : « Arrête-toi, Ombrelune ! Nous sommes gentils ! »
L’elfe lança un chant joyeux. La brise changea de ton.
Cassie prit une grande inspiration. Elle ferma les yeux. Elle pensait à sa maman. Elle pensait à la douceur du matin.
Elle ouvrit les yeux. Elle prononça des mots simples :
« Lumière de l’aube, chaleur du cœur, rends tes couleurs. »
Une vague colorée monta du sol. Elle entoura la fleur. Les pétales reprirent leur éclat arc-en-ciel.
Ombrelune recula, étonnée. Sa baguette tomba à terre.
Cassie s’approcha, douce. Elle tendit la main à la sorcière. « Viens, partageons la lumière. »
La sorcière hésita. Puis elle prit la main de Cassie. Un sourire fragile naquit sur ses lèvres.
Pipo applaudit. Les oiseaux dans la prairie chantèrent plus fort.
La grande fleur arc-en-ciel remua ses pétales. Elle souffla une poussière dorée.
La poussière monta dans le ciel. Elle forma un arc-en-ciel. Tous dansèrent sous ses couleurs.
La sorcière Ombrelune soupira : « Merci, Cassie. Merci, Pipo. J’ai oublié ce que voulait dire s’aimer. »
Cassie sourit. La peur avait fondu. Elle avait appris qu’un mot gentil peut guérir plus qu’un sort.
Pour les remercier, la fleur arc-en-ciel leur offrit un trésor : deux petites graines vivantes.
« Plantez-les et vous verrez grandir deux fleurs magiques. »
Cassie et Pipo rentrèrent chez eux, les bras chargés de fleurs et de graines. Le soleil couchant dorait la prairie.
Avant de dormir, Cassie posa les graines près de sa fenêtre. Elle chuchota : « Grandissez, petites fleurs. Demain, nous jouerons ensemble. »
Dans la nuit, les graines s’illuminèrent doucement. Elles promettaient une nouvelle aventure.
Et c’est ainsi que Cassie, l’apprentie sorcière timide mais courageuse, et Pipo, l’elfe espiègle, apprirent que même un petit geste peut réveiller une fleur, un cœur, ou un sourire. Les étoiles scintillèrent, et la prairie s’endormit paisible, en attendant le demain magique.